8-9 avril 2011 - DIJON - L'intime à ses frontières
Le
Centre Interlangues de l’université de Bourgogne organise un colloque
international et pluridisciplinaire sur le thème L’intime à ses
frontières les 8 et 9 avril 2011. Croisant des approches
variées émanant de littéraires, de linguistes, d’historiens, de
juristes et de spécialistes des sciences de la communication, le
colloque permettra d’aborder l’intime à des époques où la notion ne va
pas de soi. En effet, aussi bien pendant la période qui précède l’«
invention » de l’intime au XVIIIe siècle que pendant celle qui, après
les années 1960, se caractérise par une intimité « surexposée » et donc
menacée, apparaissent de nouvelles délimitations du champ du concept.
Écartant à dessein la grande époque où s’opère la conquête du droit à
l’intime, le colloque s’intéressera à ce qui préfigure l’intime ou à ce
qui en reste lorsque la sphère collective ou publique est, ou
redevient, la plus prégnante.
La
réflexion portera sur les seuils temporels et spaciaux de la notion.
Saisi à des époques frontalières, l’intime sera étudié de façon à
déterminer les glissements sémantiques ou notionnels observables en
période de mutation ; il sera également abordé dans sa dimension
spatiale de façon à explorer les différentes pratiques et
représentations de l’intime dans les différents pays européens et à
délimiter les contours mouvants des espaces (concrets ou imaginaires)
qui lui sont dévolus dans les différents discours (littéraires,
filmiques, juridiques, journalistiques…). L’angle adopté sera celui de
l’interdisciplinarité de façon à montrer comment une série de pratiques
et de discours (convergents ou non) se conjuguent pour faire affleurer
un nouveau sentiment ou une nouvelle conception de l’intime qui engage
un certain nombre d’enjeux éthiques et esthétiques.
On pourra aborder, entre autres, les points suivants :
-
Comment et où l’intime trouve-t-il à se créer, puis à se dire ou à se
montrer, lorsque la sphère publique ne lui laisse pas de place ?
Pouront être considérés, par exemple, les questions taxinomiques liées
à l’émergence de la notion mais encore les différents lieux investis
par l’intime suivant les époques ainsi que les phénomènes de
déplacements qui affectent pratiques et discours en fonction de la
façon dont s’opère le clivage entre intime et public.
-
Comment les règles publiques de la société (justice, administration)
contribuent-elles à façonner notre représentation de l’intime ? Quelle
place réservent les discours constitués (médical, journalistique,
religieux etc) à la question de l’intime ? Des notions telles que « for
intérieur », « intime conviction », « personne privée » ou « droit à
l’intimité » pourraient être considérées.
-
Quels sont les rapports entre le politique et l’intime ? Dans quelle
mesure la reconnaissance ou le refus d’un droit à l’intimité sont-ils
significatifs d’un ordre social ? Dans quelle mesure les formulations
de la vie en société impliquent-elles un discours sur la vie intime
? En quoi ces pratiques varient-elles d’un pays à l’autre ?
- L’existence d’une intimité est-elle compatible avec l’omniprésence de l’image ?
Les
communications se fonderont soit sur l’analyse de pratiques sociales et
historiques, soit sur l’analyse de représentations artistiques de
l’intime à l’une des périodes concernées.
Les
propositions de communication devront concerner l’une des deux époques
retenues (la période antérieure à 1700 ou les années postérieures aux
années 1960). Elles devront comprendre un titre et un résumé et
indiquer clairement l’angle adopté (historique, juridique, littéraire…)
ainsi que l’institution de rattachement de l’auteur. Elles seront à
adresser pour le 15 septembre 2010 à Sylvie Crinquand (
sylvie.crinquand@u-bourgogne.fr) ou à Paloma Bravo (
paloma.bravo@u-bourgogne.fr).
Appel à contribution pour le Colloque de Cerisy-la-Salle 2011,
dirigé par Isabelle Grell et Arnaud Genon
Propositions jusqu'en juin 2010
On a souvent reproché à l'autofiction de n'être
qu'un phénomène de mode franco-français,
participant d'une décadence de la littérature
vouée à une mort prochaine. Cependant, depuis plus de 30
ans, le concept, devenu le coeur d'enjeux théoriques, nourrit
les débats universitaires et critiques. De plus en plus
nombreux, toutes générations confondues, des
écrivains – mais aussi des artistes venus d'horizons divers (de
la photographie à la bande dessinée) – se
réclament du genre. En outre, le concept franchit les
frontières en épousant les spécificités
culturelles et sociologiques des littératures auxquelles il
s'applique.
Il s'agit donc d'interroger et d'ouvrir le concept d'autofiction
à la littérature et la culture mondiale. L'autofiction
est elle envisagée, pensée et construite de la même
manière selon les pays dans lesquels elle se
développe ? Quelles sont les portées, les enjeux
sociologiques et politiques de cette pratique d'écriture de
soi ? Le moi est-il haïssable partout : comment
reçoit-on aujourd'hui les autofictions ?
C'est en faisant intervenir universitaires, critiques,
écrivains, artistes français et étrangers que ce
colloque voudrait répondre à ces questions.
http://autofiction.org