Léon
Bloy (1846-1917)
Voici
les références des huit volumes de son
journal-feuilleton,
suivies d'explications...
- Le
Mendiant ingrat (Journal de l’auteur), 1892-1895, Paris, Mercure
de France, 1896, 2. vol., 232 p. et 232 p.
- Mon
journal, 1896-1900, Dix-sept mois en Danemark, Paris, Mercure
de France, 1904, XI-382 p.
- Quatre
ans de captivité à Cochons-sur-Marne, 1900-1904,
Paris, Mercure de France, 1905, 484 p.
- L’Invendable,
1904-1907, Paris, Mercure de France, 1909, 325
p.
- Le
Vieux de la Montagne, 1907-1910, Paris, Mercure de France,
1911, 455 p.
- Le
Pèlerin de l’absolu, 1910-1912, Paris, Mercure de France,
1914, 411 p.
- Au
seuil de l’apocalypse, 1913-1915, Paris, Mercure de France,
1916, 364 p.
- La
Porte des Humbles, 1915-1917,
Paris, Mercure de France, 1920,
264 p.
La
continuité du Journal, et sa nature de «
feuilleton
», sont marquées dans les titres (ici
abrégés)
; chaque titre est en effet suivi de la mention « Pour faire
suite
à... » avec la liste des titres précédents.
L’ensemble du Journal a été repris dans une
édition
en quatre volumes au Mercure de France en 1963, avec une introduction
et
des notes de Jacques Bollery, et plus récemment en deux volumes
chez Laffont dans la collection « Bouquins » par les soins
de Pierre Glaudes (1999).
Le
texte intégral du Journal inédit, à partir duquel
Léon Bloy avait construit ces volumes, est en cours de
publication,
sous la direction de Michel Malicet et Pierre Glaudes, aux
Éditions
de l’Âge d’homme (Lausanne) : Journal inédit I,
1892-1895,
1996, 1497 p. ; Journal inédit II, 1896-1902, 1999, 1567
p.
Dans
l’Introduction au tome I du Journal inédit, Pierre
Glaudes commente ainsi la transformation que Léon Bloy a
effectuée
en publiant son journal :
«
Nécessairement la
personnalité que révèle
le journal intime diffère assez sensiblement de celle que
propose
le journal publié. Taillée dans le granit, celle-ci
conforte
l’image uniforme du Pèlerin de l’Absolu, exclusivement
préoccupé
de Dieu, imperméable aux vanités humaines. Tout à
la fois plus fragile et plus naturelle, celle-là paraît
plus
accessible à la diversité de l’existence accueillie au
fil
des jours : le journal inédit, dans son exactitude comptable,
fait
une large place au temps passé à des activités
vaines
ou triviales et laisse aussi plus librement transparaître les
déchirements
secrets d’une conscience en proie à des tourments incessants.
Pour
autant, il serait trop facile de faire de l’un de ces journaux
la contre-épreuve de l’autre et de chercher à opposer
à
travers eux les séductions trompeuses du masque à
l’humble
vérité. Chacun marque, en réalité, un
moment
dans la constitution du mythe personne par lequel Bloy, en s’engageant
dans l’expérience de l’écriture journalière, a
exploré
les énigmes de son identité et a fait entrer dans les
combinaisons
de son symbolisme universel le flot informe de son vécu. Pour
cet
écrivain, en effet, toute histoire – qu’il s’agisse de la vie
d’un
saint, d’un conquérant ou, plus modestement, d’un obscur
tâcheron
-, ne lui paraît digne d’être racontée que si elle
réfracte
une parcelle de l’histoire divine, telle qu’elle est consignée
dans
les Écritures ». (op. cit., p. XVI-XVII).